Katherine-Roxanne Veilleux

Auteure, rédactrice culinaire et maman de 3 petits garçons

MON HISTOIRE

Il a été difficile pour moi de rédiger mon histoire et après plusieurs réflexions, je ne pouvais pas commencer autrement qu’en me présentant simplement : je suis une femme, une épouse et une mère de 3 magnifiques garçons, qui est une passionnée de la saine bouffe.

Un proverbe dit qu’il ne faut pas vivre pour manger, mais bien manger pour vivre. En toute sincérité, je dois avouer que je suis plutôt du type « vivre pour manger ». J’aime manger et j’adore cuisiner, mais cette relation avec la nourriture n’a pas toujours été aussi zen et équilibrée.

Dans le passé, la nourriture a été pour moi une dépendance. Dès mon jeune âge, et de manière sinueuse, la nourriture était devenue, non pas quelque chose de vital pour ma vie, mais bien indispensable pour combler un vide intérieur. Le moyen le plus rapide et efficace que j’avais, à ce moment, pour combler ce vide : manger encore et encore. La faim et la satiété étaient des notions complètement abstraites pour moi. Mon but était de me sentir pleine pour ne pas ressentir ce vide. Je mangeais à outrance pour la petite fille que j’étais à l’époque.

Évidemment, manger autant m’a conduit à développer des problèmes de surpoids et de santé, mais aussi des problèmes d’estime de soi. Plus je prenais du poids, plus mon estime personnelle diminuait et plus celle-ci était basse, plus mon envie de réconfort était présente, alors je mangeais davantage. La nourriture était non seulement devenue une dépendance, mais un cercle vicieux et malsain s’était installé avec elle.

On me demande souvent : « Comment as-tu fait pour perdre du poids ? » La vérité est que ce n’est que lorsque j’ai touché le fond, que j’ai eu un réel et profond désir de prendre soin de moi, de mon corps et de mon amour-propre. Lors d’une visite chez ma tante à l’âge de 15 ans, je suis montée sur une balance et en voyant qu’elle indiquait 217 livres, j’ai ressenti que j’avais atteint la limite. Ce fut à ce moment précis que je me suis dit que je devais faire quelque chose.

Je ne pouvais plus continuer ainsi et il était temps pour moi de faire un choix. Soit je continuais à prendre sans cesse du poids et à détester la personne que j’étais, soit je prenais la décision d’agir et d’apporter des changements dans l’espoir de me retrouver. En toute sincérité, le choix n’a pas été difficile à prendre, mais ça ne signifie pas non plus que mon processus de perte de poids fût facile. J’ai vécu mon lot de découragements, de combats intérieurs, de rétrospections, de remises en question, de désespoir, de colère et j’en passe.

Il m’était nécessaire de livrer cette bataille dans l’espoir de me retrouver. Ici, je dis bien « me retrouver », car avant que la dépendance à la nourriture vienne me pourrir la vie, j’étais une jeune fille joviale, sociale et rayonnante. Cette dépendance avait assombri la personnalité de la jeune fille que j’étais, et le poids en trop que je devais porter chaque jour avait enlevé toute la joie de vivre qui m’habitait jadis.

Comment suis-je arrivée à me libérer et à me retrouver ? Avec beaucoup de persévérance, de travail sur soi et bien entendu, en modifiant mes habitudes alimentaires. Est-ce que ce fut facile ? Bien sûr que non. Il y a eu des moments de désespoir, des moments où mes « patterns » alimentaires pour combler ce vide revenaient me hanter. Il y a eu des moments où j’étais prête à tout laisser tomber, mais, au fond, voulais-je réellement me laisser tomber moi-même ? Non, je ne voulais pas. Tout ce que je voulais, c’était me retrouver et m’aimer de nouveau.

Auparavant, j’avais déjà essayé de perdre du poids, mais je n’étais pas déterminée. Le matin, je me réveillais avec l’intention de changer mes habitudes, parce que je voulais maigrir. Je me rappelle, je me disais « aujourd’hui, je ne mangerai pas de cochonneries » ou encore « aujourd’hui, je vais marcher 20 minutes », mais ces pensées ne faisaient qu’effleurer mon esprit. Je n’étais pas prête, ni sérieuse dans ma démarche et je crois que c’est ce qui explique que ces vaines tentatives ne donnaient aucun résultat et duraient à peine 24 heures.

Je sais que je ne suis pas la seule à avoir fait plusieurs tentatives de perte de poids avant de vivre « la bonne ». Une chose que j’ai constatée, au cours des 8 dernières années durant lesquelles j’ai pu accompagner mes lecteurs dans leur cheminement, c’est que lorsqu’une personne n’est pas totalement prête, sérieuse et investie dans sa perte de poids, elle n’aura pas les résultats désirés.

Comme je l’ai raconté plus tôt, ce n’est que lorsque j’ai touché « le fond du baril » en voyant ce 217 lbs sur la balance que j’ai pris la décision que cette fois-ci, c’était la bonne et que je serais dorénavant sérieuse dans ma démarche. Je ne pèse pas mes mots, ce fut une grosse claque au visage de voir ce chiffre sur la balance, j’avais mal, mais c’est ce que ça m’a pris pour réaliser que je devais changer maintenant.

Comment ai-je entamé ma perte de poids ? En apportant de gros changements dans mes habitudes alimentaires qui étaient « du vrai gros n’importe quoi ». Pour réussir à maigrir, on m’avait dit que je devais faire un grand virage santé dans mon alimentation. Évidemment, c’était la chose à faire, car comme je l’ai partagé plus tôt, je mangeais sans cesse, des portions énormes, et j’étais sédentaire.

Les changements se sont faits toujours graduellement dans mon cas et je crois que c’est ce qui explique la réussite de ma perte de poids. Chaque fois qu’une ancienne habitude avait laissé sa place à une nouvelle habitude saine et que celle-ci était bien ancrée, je pouvais apporter un autre changement à mon mode de vie.

Par exemple, moi qui détestais le sport, j’ai débuté en pratiquant la marche. Une fois que la marche était devenue une activité établie dans ma routine, j’ai commencé à faire du step sur l’heure du midi avec des amis. C’est donc toujours en apportant des changements graduels dans mes habitudes que j’ai réussi à perdre plus de 70 livres en 12 mois.

Certains se diront en eux-mêmes « chanceuse ! », sauf que ce n’est pas une question de chance, mais bien de détermination et de choix. Est-ce que ça signifie que tout a été facile ? Évidemment que non. Certaines anciennes habitudes étaient plus difficiles à changer, mais grâce à beaucoup de persévérance, de motivation et de travail sur soi, j’y suis arrivée.

Ici, je désire exprimer que ce n’est pas avec une attitude arrogante que je partage mon histoire de perte de poids. Je n’ai pas écrit ces lignes pour me vanter, mais bien pour vous encourager et vous prouver que c’est possible. De plus, je tiens à rappeler quelque chose de très important : cette perte de poids ne s’est pas faite sans embûches, sans rechutes ou sans remises en question, mais elle s’est faite dans l’espoir que j’arriverais un jour à m’aimer et à retrouver la petite fille enjouée que j’étais avant que l’obésité alourdisse mon bonheur.

Dans la vie, nous vivons tous des difficultés et des épreuves, mais nous devons choisir entre fuir ou affronter. C’est quand j’ai pris la décision d’affronter mes démons alimentaires que j’ai repris vie, parce que oui, ma perte de poids a changé ma vie. Ce choix, je l’ai fait il y a près de 15 ans et jamais je ne l’ai regretté.

Il m’a permis d’être une femme épanouie. Il m’a permis d’être une femme fonceuse qui aime surpasser ses limites. Il a su m’aider à retrouver la fille sociale, pétillante et forte que j’étais avant que mon obésité l’étouffe. Il a contribué à ce que je puisse retrouver ma confiance et mon amour-propre. Il a servi à ce que je devienne une maman en forme et en santé d’une « team boys » que j’adore. Il a contribué à ce que je puisse partager ma passion de la saine bouffe avec mes lecteurs depuis maintenant plus de 8 ans.

Et vous, quel choix ferez-vous aujourd’hui ?

Fuir ou affronter ?

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