Vous avez appris il y a déjà quelques mois que vous attendiez un enfant et que cela allait changer votre vie à jamais.
Les mois ont passé, les symptômes ont peut-être disparu, votre ventre s’est arrondi, votre démarche a changé et vous savez qu’enfin, ce jour J approche à grands pas.
Il ne reste que quelques semaines ou quelques jours avant d’atteindre votre date prévue d’accouchement. La peur, le stress et la joie augmentent quotidiennement. Peut-être souhaitez-vous justement accoucher le plus rapidement possible pour enfin avoir la chance d’avoir votre enfant dans vos bras ou au contraire, vous désirez profiter de ces derniers moments de grossesse en les savourant le plus possible.
Peu importe ce que vous désirez, vous avez bien hâte de voir la « binette » de votre petit dernier, de faire les comparaisons avec son père et vous, de le tenir dans vos bras, de le présenter à votre famille, etc.
Vous y pensez tellement, vous en rêvez, vous prenez le plus petit signe minime soit-il comme étant le début du travail. Vous appelez alors une personne- ressource ou encore vous rendez à l’hôpital pour savoir si le travail a réellement commencé ou encore s’il faudra retourner à la maison sans votre bébé mais toujours avec votre bedaine de femme enceinte.
Cela semble banal mais ces moments d’insécurité, de non-réponse et certitude provoquent de l’anxiété à la femme qui est sur le point de donner la vie.
Vous parlez alors à votre famille et ami(e)s de votre grande hâte d’accoucher. Ceux-ci vous disent alors qu’il est bien et confortable dans votre ventre, qu’il se fait attendre ou autres. Ce n’est pas ce que vous voulez entendre mais en même temps, c’est la vérité.
C’est le bébé qui commande le jour de son arrivée.
C’est lui qui décide le moment où il vous verra pour la toute première fois, à moins que vous ayez dépassé votre grossesse de plus de 40 semaines, que votre grossesse soit à risque, que vous devez subir une césarienne ou encore que votre accouchement soit provoqué.
Malheureusement, il y a trop de femmes qui se rendent à l’hôpital alors que le travail n’est pas commencé. C’est alors que les professionnels de la santé doivent retourner ces femmes chez elle, jusqu’à ce que le VRAI travail commence. C’était effectivement une fasse alerte. Cela ne veut pas dire non plus d’attendre de voir la tête du bébé pour vous rendre aux urgences mais simplement d’être certaine que c’est le vrai travail et non le faux car retourner à la maison, c’est fort désagréable fort probablement.
Je crois que ce que motivent ces femmes, c’est le côté de non-contrôle, le côté imprévisible de cette belle et grande expérience. Il faut se l’avouer mesdames, nous aimons contrôler de nombreux aspects de notre vie comme le ménage, la nourriture, la gestion des repas, la cuisine, le jardinage, les courses, les achats, les voyages, etc.
Cependant, il va falloir comprendre que, dans cette situation, vous n’avez aucun contrôle…ou presque.
Vous ne vous affolez pas (facile à dire, je sais) mais même si c’est le réel début de votre travail, ne dramatisez pas en croyant que vous allez accoucher dans la voiture, dans l’ambulance ou encore dans l’ascenseur de l’hôpital. Ces cas sont rares.
En fait, l’accouchement dure en moyenne de 8 à 6 heures pour les premières grossesses et moins de 6 heures pour les grossesses précédentes. Il est vrai qu’il y en a des chances qui font le tout en moins de 1 heure mais c’est plutôt rare.
C’est vraiment en étant capable de faire la différence entre le vrai et le faux travail que vous pourrez savoir si cet enfant commence à faire son chemin pour découvrir la vie hors de votre ventre.
Comment savoir si ces « contractions » ou ces signes sont une fausse alerte ou si c’est vraiment le début de la fin de votre grossesse afin de mettre cet enfant au monde?
Je tiens à vous dire que peu importe ce que vous pensez ou ressentez, vous ne devez pas avoir peur d’aller à l’hôpital afin de savoir si c’est une fausse alerte ou pas. Ces professionnels de la santé sont présents pour vous. Si ce n’est pas le vrai travail, ils vous retourneront alors peut-être à la maison jusqu’à ce travail soit vrai mais en même temps, cette visite vous permettra d’avoir une bonne conscience.
La différence entre le vrai travail et le faux travail, la fausse alerte
Le vrai travail
Contractions régulières
Lorsque vous commencez à ressentir des contractions, il est important de prendre la fréquence de celles-ci c’est-à-dire de voir le délai que vous avez entre chaque contraction.
Vous allez me dire: « C’est quoi des contractions au juste? Comment savoir que c’est des contractions?»
Les contractions durent généralement de 15 à 45 secondes. Vous allez de manière innée d’une certaine façon que ce que vous ressentez sont des contractions. Même si c’est votre première grossesse et que vous n’avez jamais eu de contractions de votre vie, vous allez savoir que ce que vous ressentez sont des contractions. On compare souvent les contractions à la douleur et les sensations que nous ressentons lors de nos menstruations…mais plus amplifié évidemment. Vous allez vous apercevoir que votre ventre durcit. Pour être certaine que ces sensations sont des contractions, vous n’avez qu’à vous étendre sur le dos et replier vos jambes. Lorsque vous sentez que c’est une contraction, appuyez un de vos doigts sur votre ventre. Lorsque vous sentez que votre doigt ne peut pas s’enfoncer sur votre abdomen, c’est que cela est une contraction.
Si vos contractions deviennent de plus en plus rapprochées et plus intenses, cela signifie que le travail a commencé.
Lors du début des contractions, elles peuvent avoir un intervalle de 30 minutes mais au fur que le travail commence, l’intervalle diminue passant de 30 à 15 puis à 5 minutes. Plusieurs professionnels de la santé recommandent aux femmes de se rendre immédiatement à celui-ci lorsque les contractions sont régulières aux 10 minutes.
Il ne faut pas oublier (et ce n’est pas pour vous faire peur) que plus les contractions deviennent régulières, plus la douleur s’intensifie.
D’abord irrégulières et peu douloureuses, vos contractions vont ensuite se rapprocher, se régulariser et s’intensifier. Cette évolution peut prendre plusieurs heures notamment pour le premier enfant. Pendant cette phase, vous pouvez rester à la maison, vous relaxer, prendre un bain chaud, faire des exercices de respiration…Quand les contractions se répèteront toutes les 3 à 4 minutes et qu’elles deviendront douloureuses, ce sera le moment de partir à la maternité.
Perte des eaux
Je me rappelle, lorsque j’étais jeune, j’entendais souvent dans les films les femmes enceintes dire qu’elles avaient peur leurs eaux. Or, dans ma tête de petite fille, je voyais cela comme « perdre mes os » … Je pensais alors que la femme perdait des os lorsque l’accouchement arrivait, ce qui me faisait très peur évidemment car même à cet âge, je savais que je voulais des enfants un jour.
Bref, fin de ma petite anecdote d’enfant naïve.
La perte des eaux est en fait la perte de liquide amniotique. Le liquide amniotique est le liquide biologique qui est présent dans le sac amniotique dans lequel l’embryon (le foetus) baigne. Lorsque vous perdez les eaux, vous pouvez perdre jusqu’à 1 litre de liquide amniotique, un liquide qui sort en jet parfois, avec une odeur et une couleur qui diffèrent des sécrétions vaginales et de l’urine.
Lorsque vous constatez que vous perdez vos eaux, il faut immédiatement vous rendre à l’hôpital le plus rapidement possible car cela annonce véritablement le début du travail de l’accouchement.
Il faut se rendre le plus rapidement possible à l’hôpital surtout si c’est votre 2ème, 3ème, 4ème ou 5ème enfant car on sait que le « passage » est déjà fait et que le travail est beaucoup moins long que lors d’une première grossesse. De plus, le fait de perdre les eaux ne « protège » plus votre enfant qui baigne dans ce liquide normalement mais pas d’inquiétude, vous avez le temps de vous rendre à l’hôpital et commencer le travail sans nuire à la protection, bien-être et santé de votre enfant.
Perte du bouchon muqueux
Le bouchon muqueux s’agit de sécrétions glaireuses donc épaisses qui bouche le col de l’utérus lors de la grossesse afin de protéger le bébé des bactéries et infections.
Lorsque la grossesse « prend fin », plutôt arrive à terme, il est expulsé quelques heures avant la naissance de l’enfant. Le bouchon muqueux ne ressemble pas du tout au liquide amniotique perdu en perdant les eaux, ce qui est beaucoup plus liquide. En fait, sans vouloir être vulgaire, le bouchon muqueux à la texture et l’apparence d’une grosse sécrétion nasale qui est pâle, rose ou rouge comme la couleur du sang.
Il ne faut pas penser que vous allez nécessairement constater la perte du bouchon muqueux. Plusieurs femmes ne s’en rendent pas vraiment compte en fait.
Lorsqu’une femme perd le bouchon muqueux, cela signifie que le col de l’utérus commence à s’ouvrir et donc que la dilatation s’effectue.
La descente du bébé
Lorsque le travail commence, il se peut que vous ressentiez comme si le bébé descendait, comme s’il chutait. Il ne faut pas s’inquiéter car le bébé ne sortira pas de vous comme cela. Il y a des barrières qui le protège et un bébé, cela ne passe pas aussi facilement que cela.
Lorsque le bébé descend, vous pourriez constater que votre ventre change de forme, de position et de hauteur. Même votre entourage pourrait s’en apercevoir.
Le faux travail
Les contractions
Les contractions pendant le faux travail ne sont pas aussi intenses que lors du vrai travail. Vous pourriez ressentir certainement de « vraies » contractions mais l’intervalle ne diminuera pas, au contraire, il pourrait s’allonger. Cela veut dire que si vous avez des contractions à toutes les 30 minutes et qu’après 1 heure, vos contractions sont rendues aux 45 minutes, c’est que c’est le faux travail. De plus, si la douleur ou les effets (ventre bien dur) des contractions diminuent dans le temps, cela signifie sans doute que le travail n’était pas réellement débuté.
Lors du faux travail, le changement de position ou encore la prise d’un bain permet d’arrêter les contractions alors qu’au vrai travail, cela ne change pas vraiment les choses.
De plus, les contractions du faux travail ne permettent pas la dilatation et l’effacement du col de l’utérus. Il n’y a donc pas perte des eaux et perte du bouchon muqueux. Les contractions du faux travail sont irrégulières tant dans l’intervalle que dans leur fréquence, durée et intensité.
Mon avis personnel
J’ai connu des femmes qui croyaient vraiment, enfin, que le vrai travail était commencé.
Or, elles se rendaient immédiatement à l’hôpital et cela créait ainsi la grande hâte dans son entourage proche.
Par contre, après évaluation, celles-ci devaient retourner à la maison car c’était en fait du faux travail. Il faut que la frustration, la colère, la tristesse et la déception retournent aussi avec ces femmes à la maison.
Elles ont tellement hâte de tenir cet enfant tant désiré dans leurs bras qu’elles perçoivent les plus petits signes possibles comme étant enfin le jour de l’accouchement.
Heureusement, même si cela arrive régulièrement, vous allez réellement le savoir lorsque vous serez vraiment prête à accoucher, vous allez sentir ce vrai travail commencé.
Même si vous n’êtes pas certaine que ça soit le vrai travail et que cela ne vous tente pas de vous faire retourner à la maison, ne laissez pas ce doute planer dans votre esprit. Appeler une infirmière ou tout autre professionnel de la santé pour vous assurer que cela soit le vrai ou le faux travail.
Si vous avez des inquiétudes ou des questions, n’hésitez pas à en parler à votre médecin.
Sur ce, bon accouchement à toutes !