Lorsqu’une femme et son conjoint décident qu’il est maintenant le bon temps pour avoir un premier enfant ou encore pour agrandir la famille, c’est un moment de joie, d’espoir, de hâte et d’excitation.
On a toujours cru que faire un bébé était quelque chose de simple. Il suffit pour une femme et un homme de faire l’amour le plus souvent possible et le tour est joué. Par la suite, la femme tombe enceinte après seulement quelques mois d’essai et la grossesse se déroule à merveille. Par la suite vient le jour tant attendu, le jour où la femme perd les eaux, se rend à l’hôpital, donne des poussées et…le bébé est finalement né après 9 mois d’attente.
Malheureusement, même si nous avons cette idée que faire un bébé est un principe très simple, facile et rapide, ce n’est pas ainsi pour tout le monde. Si vous êtes l’une de ces femmes qui vivent l’histoire précédente, je suis bien heureuse pour vous. Par contre, il y a des femmes qui ne vivent pas ce rêve d’avoir une famille ainsi. En fait, cela peut même devenir un cauchemar.
Non, ce qui arrive pour plusieurs femmes ressemble plutôt à ceci. Elles ont des relations avec leur conjoint dans le but de tomber enceinte. Cela peut prendre quelques mois à quelques années d’attente, de tristesse, d’incompréhension, de colère, de jalousie et de déception. Par contre, vient le jour où elles font un test de grossesse qui s’avère positif. C’est alors que la joie, l’excitation et plusieurs autres émotions agréables surviennent.
Ces femmes commencent déjà à aimer cet enfant qui n’a que quelques jours ou quelques semaines. Elles l’imaginent déjà, commencent peut-être même à acheter du linge, à visualiser la chambre de bébé, pensent à des prénoms, etc.
Quelques jours, semaines ou mois passent. Tout semble se dérouler bien.
Par contre, subitement, ces femmes peuvent constater des douleurs abdominales ou encore des pertes sanguines. C’est alors que la panique, la peur et l’angoisse arrivent. Elles vont alors au cabinet du médecin pour en sortir avec la nouvelle qu’elle a malheureusement fait une fausse couche ou le fera dans peu de temps et qu’il n’y a rien à faire pour garder cet enfant dans son corps, dans son ventre et dans sa vie.
C’est alors que la femme se culpabilise (les hommes aussi) énormément en se demandant ce qu’elle a fait de mal, ce qu’elle aurait pu faire, ce qu’elle aurait dû éviter, pourquoi, comment, etc.?
Démystifions maintenant les avortements spontanés ou encore les fausses couches.
Qu’est-ce qu’un avortement spontané, une fausse couche?
Nous connaissons principalement les avortements spontanés sous le nom de fausses couches car il y a souvent une connotation péjorative à avortement à cause des nombreuses controverses à propos des avortements thérapeutiques ou interruption volontaire de la grossesse (IVG).
L’avortement spontané est une interruption spontanée de la grossesse qui se fait de lui-même alors que l’avortement provoqué est fait délibérément par des moyens mécaniques ou artificiels lorsqu’une femme n’est pas prête (ou ne peux pas) à avoir un enfant pour diverses raisons présentement.
La définition d’un avortement spontané est une interruption spontanée de la grossesse avant 5 mois de gestation, de grossesses ou encore 22 semaines d’aménorrhée (absence du cycle menstruel, des menstruations).
Il y a 2 principaux types d’avortement spontané.
L’avortement spontané précoce
Interruption spontanée de la grossesse avant 2 mois (8 semaines) de grossesse qui connaît principalement une cause ovulaire.
L’avortement spontané tardif
Interruption spontanée de la grossesse qui connaît une cause utérine (col et corps de l’utérus)
Peu importe le type de fausse couche que vous vivez ou avez vécu, cela représente une expérience très douloureuse pour le couple qui tente de concevoir un enfant déjà depuis un certain laps de temps. Par contre, cela ne veut pas dire que la femme ayant déjà fait une fausse couche connaît moins de chances de mener à terme sa 2ème grossesse qu’une femme n’ayant jamais fait de fausse couche mais il est vrai que plus une femme fait des fausses couches, plus les chances de mener une grossesse à terme diminuent.
On parle d’avortement à répétition lorsqu’une femme connaît 3 grossesses consécutives qui se terminent en avortement spontané.
Les statistiques de fausses couches
Il y a de nombreuses grossesses (sans vouloir vous effrayer) qui se terminent malheureusement par un avortement spontané ou encore une fausse couche. La fausse couche survient généralement lors du premier trimestre de la femme enceinte, les 3 premiers mois de gestation.
Dans plusieurs cas, une femme prend pour des menstruations abondantes alors que cela peut être en fait un avortement spontané. C’est pour cette raison que les statistiques restent vagues car il arrive que des femmes ne sachent pas qu’elles étaient enceintes et qu’elles viennent de faire une fausse couche puisqu’elles croient que ces saignements représentent l’arrivée des menstruations.
On dit alors que 10% à 20% des grossesses confirmées (avec échographie ou test de grossesse) se terminent en avortement spontané. Par contre, si nous pourrions connaître toutes les grossesses (confirmées et pas), les risques de faire une fausse couche seraient alors de 50% .
Parmi toutes les femmes qui ont fait des fausses couches, 20% d’entre-elles connaîtront des fausses couches à répétition donc plus de 3 fausses couches consécutives.
Les 7 catégories d’avortement spontané
Avortement imminent
Les crampes abdominales et les saignements s’intensifient. On constate que l’origine interne du col de l’utérus se dilate et les membranes peuvent se rompre.
Avortement complet
Le foetus et les parties de la conception ont été entièrement expulsés.
Avortement incomplet
Une partie du foetus ou du produit de la conception (souvent le placenta) demeure dans l’utérus. L’orifice interne du col est un petit peu dilaté.
Menace d’avortement
Il y a la présence de saignements sans raison particulière, de douleurs lombaires (en bas du dos) et de crampes abdominales. Cela veut dire généralement que le bébé, le foetus est en danger. Le col est complètement fermé généralement. Les saignements peuvent durer encore quelques jours et il y a souvent une expulsion partielle ou complète des produits de la conception (foetus, placenta, membrane)
Avortement à répétition
Plus de 3 grossesses consécutives qui se terminent par un avortement spontané.
Rétention foetale
Le foetus meurt dans l’utérus (in utero) mais n’est pas expulsé naturellement par l’organisme contrairement à un avortement complet. La croissance utérine s’arrête et il peut y avoir des pertes brunâtres, un signe de grossesse dans certains cas. Le col de l’utérus est fermé.
Avortement septique
Il y a des risques d’infection lorsqu’il y a une rupture des membranes qui passe inaperçue pendant une longue période lors d’une grossesse avec DIU (dispositif intra utérin) ou après une IVG (interruption volontaire de grossesse) par un professionnel.
Les causes de l’avortement spontané
Problème chromosomique
Cette cause est lorsque l’embryon ou encore le foetus présent des anomalies génétiques ou encore que le foetus n’est pas capable de s’implanter dans l’utérus. L’embryon ou le foetus n’est donc pas viable et c’est pour cela qu’il y a une fausse couche ou avortement spontané, car le corps rejette l’embryon avec des anomalies génétiques (trisomie ou autres) parce qu’il le considère comme un corps étranger.
Première grossesse
La majorité des avortements spontanés sont vécus lors de la première grossesse chez la femme car l’utérus n’est pas tout à fait au point ou prêt plutôt. Il ne faut pas croire cependant que la grossesse suivante sera plus risquée et ce n’est pas toutes les femmes, lors de leur première grossesse, qui vivent une fausse couche.
D’ordre masculin
Parfois, il arrive que les fausses couches sont provoquées par la qualité du sperme de l’homme qui peut être moins bonne que la normale. Lorsqu’une femme fait des fausses couches à répétition, il est bon que l’homme fasse un spermogramme pour voir ce qui cloche.
Les symptômes et signes d’une fausse couche
Comment se remettre d’un avortement spontané?
La fausse couche est une épreuve difficile et pour la femme et pour le couple surtout lorsque ceux-ci désirent avoir un enfant et essaient d’en avoir un depuis déjà un certain temps.
La fausse couche apporte une grande douleur et même une détresse psychologique particulièrement pour la femme (quoique cela n’enlève pas les sentiments des hommes) surtout lorsque l’expulsion du foetus ne se fait pas naturellement et qu’il faut alors avoir recours à des traitements particuliers.
Pour la femme (et le couple) qui vit une fausse couche, cela signifie qu’elle connaît la mort d’un enfant qu’elle n’aura pas eu malheureusement la chance de voir. Même si cela ne faisait que 1 mois que la femme était enceinte, elle s’était déjà fortement attaché à cet enfant et à l’idée d’être une maman. Ce sentiment est fort peu importe le temps de gestation et les idées préconçues de nos jours sur le foetus qui n’est pas toujours considéré comme un bébé, un enfant selon certaines personnes.
Lorsqu’il y a une fausse couche, en plus d’avoir le sentiment qu’elle vient de perdre un enfant, elle perd aussi l’idée et les projets qu’elle s’était déjà faite en tête et le rêve de devenir maman. C’est comme si son monde s’écroulait, sa raison de vivre venait de partir en fumée et la nature de son couplet et de sa sexualité n’avait plus de sens (puisque nous sommes en couple et ayons des rapports sexuels depuis toujours pour avoir des enfants normalement).
Il se peut alors que la femme (et l’homme) sombre dans une dépression, une détresse psychologique. Ce couple doit alors vivre un deuil en passant par les 5 étapes du deuil car effectivement, une fausse couche est un deuil en soi.
Malheureusement, certains professionnels de la santé négligent cette détresse mais la majorité d’entre eux vous référeront vers des aides psychologiques en couple préférablement car même si l’homme peut paraître insensible face à cela, dites-vous qu’il ne fait que cacher ces sentiments et émotions pour être présent et aidant pour sa compagne, qui voit souffrir jour et nuit à cause de cette perte.
Si vous ne recevez pas d’aide, je vous conseille d’aller en chercher. Cela vous aidera à vous exprimer sans jugement et à retrouver l’espoir de vivre une grossesse sans complication car ce n’est pas parce que vous venez de vivre cette terrible épreuve qu’elle se répètera et que vous ne pourrez avoir une grossesse normale, à terme avec un enfant en santé. Loin de là.
Il faut désamorcer cette grande culpabilité et peur que ressentent les femmes et le couple.
Mon avis personnel
Je n’ose pas m’imaginer à quel point il doit être difficile pour les couples de vivre un avortement spontané.
Même si certains banalisent cela, je crois et valide les sentiments des 2 partenaires face à cette perte.
Il ne faut pas mettre ce fardeau, cette charge et cette culpabilité sur vos épaules car ce n’est pas de votre faute.
Il y a des ressources présentes pour vous et n’oubliez pas que votre entourage est aussi présent pour vous si vous avez besoin de parler, de vous exprimer et de pleurer.
Demeurez positifs. Gardez espoir. Dieu est là pour vous.
Je viens de vous lire… c’est exactement ce que je ressens! Merci
Tout le plaisir est pour moi Nacepe
Prenez soin de vous
Roxanne